Histoire du village

Origine

 

Marats, anciennement : Mareis, 1166 (cartulaire de l'abbaye de Lisle) - Marras, 1285 (chambre des comptes de Bar) - Les Maretz, 1321 (chambre des comptes de Bar, B436) - Les Mares, XIVème siècle (archives de la Meuse) - Marat, 1564 (échange entre le duc de Lorraine et l'évêque de Verdun) - Maras-la-Grande, 1579 (procès verbale des coutumes du Barrois) - Grand-Mars, 1656 (carte de l'évêché) - Mara-la-Grande, 1700 (carte des États) - Le Grand Marat et Le Petit Marat, 20 septembre 1707 (procès verbale présenté au duc de Lorraine sur l'état politique, juridique, communal et religieux des Marats) - Martisara, Medardi-ara ou area, 1711 (pouillé de Verdun) - 1749 (ibidem) - 1756 (Dom Calmet, not.).

 

Si l'on regarde l'étymologie de Marats, on trouve : pagus des marais, des eaux amères (Aqua amara) ou encore, lieu où s'élevait un autel dédié au dieu Mars (Ara Martis). Plus tard, lieu consacré par l'autel dédié à Saint-Médard (Ara Sancti Medardi).

 

Marat-la-Grande est située sur l'ancienne voie romaine de Bar à Verdun.

 

Les Marats sont formés de deux agglomérations distantes de plus d'un kilomètre : Marat-la-Grande et Marat-la-Petite qui, d'après une tradition, se seraient séparées par la suite d'un formidable incendie. On ignore toutefois l'époque de ce sinistre et on ne trouve, d'autre part, aucun vestige de subsuctures dans cette partie du territoire.

 

Servais, dans son annuaire de 1845, voudrait attribuer aux Marats une origine assez ancienne : en 1840, un particulier faisant travailler aux fondations d'une maison qu'il voulait construire du côté de Rembercourt, rencontra à un mètre de profondeur, sous le sol d'un verger planté de vieux arbres, des traces d'anciennes constructions : on remarquait un âtre de feu bien conservé, divers ustensiles, tels que pots de fer, forces, serpettes, hoyaux, clenches de portes, etc. Malheureusement, on ne trouva parmi ces vestiges, aucune monnaie ou signes qui pussent en fixer l'époque exacte. Le même auteur remarque que, en 1845, on trouvait aux Marats des débris de tuiles et autres matériaux semblant appartenir au Moyen Âge.

 

 

Moyen Âge

 

Dès le XIIème siècle, le seigneur de Marat faisait parti de la Chevalerie de nom et d’armes du Barrois. Le seigneur de Marat, au titre de vassal, relevait du souverain (le comte de Bar), il était accoutumé à déposer en ses mains, les reprises, foi, hommage et serment de fidélité, auxquels l’assujettissait la concession dont il avait la jouissance.

 

En 1285, les registres de la Chambres des Comtes de Bar nous font connaître que Dame Margueron de Beauzé échangea, au Comte Thibaud II de Bar , ses possessions de Marras contre certains "terrages" de Souilly et droits de levée de bled sur le territoire de Saint-André.

 

                                   

                       Initiale extraite d'un manuscrit repésentant le comte Thibaud II de Bar

           "sur un coursier esparaçonné d'un long drap d'azur, parsemé de bars et de croisillons"

 

En 1323, un compte de Jeunet Petitprêtre de Revigny, receveur pour le Comté de Bar, fait état d'une amende de25 livres à lever sur la communauté des Marats "pour ce qu'ilz avoient fait get de taille en la ville, sens le congié du Comte de Bar".

 

En avril 1360, les environs de Bar souffrent de l’invasion des troupes d’Edouard III d’Angleterre. Le premier Duc de Bar, Robert le Magnifique, invite la population, par un ordre publié dans la prévôté à la fin du mois de mars, à se réfugier dans la forteresse, avec tout ce que les habitants possédaient de biens et de vivres susceptibles de leur être enlevés par l’ennemi. La communauté de Marats qui avait négligé ou refusé de se conformer à l’ordre publié fut obligée de payer une amende sous forme de taxes en grains, dont le cellerier de Bar fit la recette.

 

En 1420, suivant un compte du temps, dont fait mention le Comte de Widranges, le village des Marats fut mis à assises ou affranchi par les Comtes de Bar. Ces assises ou impositions étaient ainsi réglées : pour chaque cheval : 2 sols 6 doubles, - pour chaque poulain : 1 sol, - pour une brebis, une chèvre, un porc : une obole. Le bourgeois qui n'avait pas de cheval devait 12 doubles pour bras.

 

 

Ancien Régime

 

Au temporel les Marats appartenaient au Barrois mouvant . Ils relevaient, en droit et justice, de la Prévôté et du Bailliage de Bar. Au spirituel, la paroisse s'intégrait à la cure de Rembercourt, au titre d'annexe ou cure vicariale. A ce titre, l'église des Marats fut à la collation du vénérable Chapitre de la cathédrale de Toul jusqu'en 1790. La paroisse faisait partie , comme Rembercourt, de l'archidiaconné de Reynel et du doyenné de Bar.

 

Les registres paroissiaux servant à la consignation de l'état civil et religieux furent ouverts en 1620. Jusqu'en 1680, les actes ne furent signés que par le vicaire desservant. Après cette date, les parties furent admises à signer. Ces registres nous renseigne sur les noms des habitants des Marats de cette époque, à savoir : en 1625 : Brissot, Charuel, Purson, 1637 : Gabriel, 1705 : Mercier, 1707 : Rouyer, 1709 : Hébert.

 

Aucun document d'histoire ou d'archives ne prouve que Marats eut son château avec des seigneurs résidentiels exerçant autorité et droits sur le village. Sur un registre de la Chambre des comptes du Barrois il est noté qu'en l'année 1641, François Lemosleurs s'intitulait seigneur de Seigneulles et du Grand et Petit Marats. De même, que Henry-Joseph de Lescale, escuyer et garde chasse royal à Rembercourt, de 1718 à 1772, était à la fois seigneur d'Affléville et du fief des Marats.

 

Mais si les Marats ne furent jamais le siège d'une seigneurie avec maison-forte ou castel on sait que, par suite d'un accord intervenu entre Charles III , duc de Lorraine et de Bar, et Messire Nicolas de la Tour, le droit de Bourgeoisie des Marats était très recherché par les gens du pays et ceux d'alentour, en vue, d'échapper à certaines impositions dont les Bourgeois des Marats étaient exempts.

                                                                                            Charles III Duc de Lorraine et de Bar.

 

 

Dans un mémoire du pouillé de Bar datant de 1749, on y retrouve ceci :

 

« LES MARATS – Martisara ou Medardi ara ou arca. Deux villages en une seule communauté, annexe de Rambercourt-aux-pots, diocèse de Toul, Office, Recette, Prévôté et Bailliage de Bar, Présidial de Chaalons, Parlement de Paris ; le Roi en est seul Seigneur ; il y a dans le lieu une église sous l’invocation de saint Médar, le Chapitre de la cathédrale de Toul est décimateur pour deux neuvièmes, M. Le Besgue, Le Moleur, De Lamorre, De l’Escale, Noirel et Madame la Comtesse Depense pour le surplus. Il y a cent vingt cinq à cent trente Habitans, une maison assez jolie au domaine. »

 

                            Personnalité du village : Nicolas Mansuy.

 

Savant Prémontré, auteur de livres de liturgie, de chronologie et de philosophie. Il naquit à Marat-la-Grande, le 7 octobre 1690. Après de bonnes études, Nicolas Mansuy entra au noviciat Sainte-Marie de Pont-à-Mousson, le 19 août 1708. Il y prononça ses voeux, le 24 juin 1710. Il fut successivement professeur de philosophie à l'abbaye de Belval en 1713 ; professeur de théologie à l'abbaye de Murveau en 1717 ; curé de Richemont (diocèse de Metz) en 1725 ; religieux de l'abbaye de Justemont en 1736 ; prieur de Fontois en 1745. Le Révérend Père Mansuy, doué d'une grande intelligence, avait étudié le comput ecclésiastique, ainsi que les divers systèmes de chronologie. Il refit et corrigea les livres de la litturgie propre à son Ordre. Il donna, sous forme de traités savants, les explications sur la constitution de calendrier réformé par le Pape Grégoire XIII en 1582. De plus, il publia un traité de philosophie rationnelle et plusieurs dissertations sur les époques et années des faits cités par l'Ancien Testaments. On ignore la date et le lieu de sa mort mais il vivait encore en 1769.

 

 

Révolution

 

L’extrait des "procès-verbaux des opérations électorales, pour la tenue des Etats-Généraux" daté du 20 mars 1789 nous renseigne sur les représentants de Marats. Pour l’Ordre du Tiers-Etat sont notés les noms de "BAUDIER et HEYBERT". Et pour l’ordre de la Noblesse le "seigneur LAMORRE d’Erouville pour Tannois et les dîmes de Chardogne et de Marats".

 

Au début de la Révolution, Marats fut chef-lieu de canton et siège d'un tribunal de paix. Les communes de ce canton étaient : Condé, Chaumont-sur-Aire, Courcelles, Erize-la-Grande et Petite, Génicourt-près-Condé et Rosnes. Ce n'est qu'en 1801 que Marats passa au canton de Vaubecourt, au titre de simple commune.

 

Durant cette période troublée de nombreux citoyens se sont engagés dans l’armée républicaine.

C’est le cas notamment de Nicolas PURSON qui faisait parti du 1er Bataillon de la Commune et des Arcis de Paris et de la 162ème demi-brigade d’infanterie de ligne (1ère formation). On retrouve sa trace sur des registres qui stipule que cet homme provenant des Marats a été tué le 13 juin 1794 à l’âge de 26 ans. Il avait alors atteint le grade de caporal.

 

 

Epoque Napoléonienne

 

La Chée prend sa source sur Marat-la-Grande, qu'elle arrose en passant sous deux ponts, dans la direction est-ouest, puis la rivière remonte vers le nord pour arroser et fertiliser le petit vallon qui relie les deux Marats. Jadis, la Chée actionnait un moulin à eau à deux tournants qui chômait quatre mois par an. Il était situé au pied de la "Côte à Rougeats" au lieu dit "Aux Varennes".

 

         

                     Extrait du plan cadastral de 1833 - Section C vers Condé feuille 3

 

Outre la Chée qui se jette dans l'Ornain, Marats compte la fontaine de la Grosse Saule et la fontaine de Saint-Médard qui fut jadis un lieu de pèlerinage assez fréquenté par les affaiblis et les malades de la peau.

 

La médaille de Sainte Hélène , créée par Napoléon III, récompense les 405000 soldats encore vivants en 1857, qui ont combattu aux côtés de Napoléon 1er pendant les guerres de 1792-1815. Parmi ces soldats ont y retrouve cinq  habitants des Marats : Georges BERTHAUX, Jean Nicolas BERTHAUX, Louis PURSON, Martin PRIN et Nicolas PURSON.

Pour plus de détail : liste, grade, régiment et période militaire

 

 

                Personnalité du village : Le maréchal Oudinot, duc de Reggio.

 

Nicolas Charles Oudinot  descend en ligne directe d'une famille des Marats. En effet, son grand-père François Oudinot, tête d'une ligne pauvre de la famille, vint s'installer aux Marats où il se maria avec Catherine Gabriel. Il y exerça le métier de cordonnier.

 

                           

Napoléon Ier sur le champ de bataille Friedlandle 14 juin 1807 (L’Empereur Napoléon ordonne au général Oudinot de poursuivre l’armée russe). Tableau peint vers 1835/36 par Horace Vernet (1789-1863).

 

 

Guerre de 1870

 

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, la commune des Marats a été occupée les 23, 24, 25, 26, 28, 29, 30 Août et 13 septembre 1870.

 

Le montant des pertes causées par l'invasion, arrêtées par la commission centrale instituée pour la fixation définitive des pertes, a été fixé à 42.694 Fr.

 

 

Guerre de 14-18

 

Huit millions de mobilisés entre 1914-1918 plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures... Marats, tout comme les autres villages porte son lot de disparus :

 

                               Justin COLSON, 1883-1914 (Meurthe et Moselle)

Edgard HENRY, 1891-1914 (Somme)

Léon PURSON, 1884-1914 (Somme)

Henri VAUCHE, 1886-1914 (Marseille)

Constant SALHORGNE, 1885-1915 (Argonne)

Léon POUTRIEUX, 1883-1915 (Privas)

Joseph GENIN, 1885-1915 (Champagne)

Henri CONTER, 1884-1915 (Champagne)

Marcel CARILLON, 1880-1915 (Châlons sur Marne)

Gabriel GABRIEL, 1875-1916 (Verdun)

Gaston DESSENANTE, 1889-1916 (Verdun)

Louis PURSON, 1894-1916 (Somme)

Camille PETITPAS, 1888-1916 (Verdun)

Louis BERTHAUX, 1876-1917 (Argonne)

René LEBLANC, 1891-1917 (Chemin des Dames)

Henri BRASS, 1893-1918 (Somme)

Paul PURSON, 1898-1918 (Belgique)

 

      

                                        Poilus en cantonnement aux Marats en 1916

 

 

Guerre de 39-45

 

Lors de leur retraite devant l'avancée des Alliés en 1944, les troupes Allemandes ont comises de nombreuses exactions dont les plus connues sont celles de la "vallée martyre" de la Saulx (29 août 1944 à Robert-Espagne, Beurey-sur-Saulx, Couvonges et Mognéville). Elles poursuivent leur route et arrivent aux Marats le 30 et le 31 août et se servent en nourriture dans plusieurs maisons. Le 31, au moment de quitter le village, leur chef fait arrêter deux hommes, qui sont relâchés sur l'intervention d'une femme parlant un peu l'allemand. Il ordonne cependant d'incendier le village. Dix-sept maisons sont détruites par le feu.

 

                              

 

Une stèle commémorative a depuis été installée sur le parapet du grand pont à la mémoire de cet évènement : "O passant, lis ceci et souviens-toi que le 31 août 1944, les ss nazis sont passés et ont incendié une partie du village sans provocation."

 

On apprendra récemment (en 1994 seulement) que ces troupes ne faisait pas partie d'une unité de la Waffen SS mais de la Wehrmacht, l'armée allemande régulière.

Il s'agissait en fait du 29ème Régiment de la 3ème Division de Panzergrenadier (infanterie spéciale chargée d'accompagnée les chars de combat).

 

Deux habitants du villages ont trouvés la mort durant cette guerre :

 

Marcel ROUYER, 1917-1940 (Moselle)

Albert MAIGRET, 1922-1943 (Sarrebrück)

 

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